L'achat de livres réserve à nous autres, librairies, bien des surprises : il se glisse parfois
entre deux pages, de drôles de choses qu'on pourrait classer en plusieurs catégories :
1 - Images pieuses, signets, publicités diverses, liste de courses, bons points, cartes postales etc., c'est-à-dire tout papier pouvant servir à marquer la page de lecture. Le
lecteur saisit littéralement ce qui lui tombe sous la main (cf. une feuille de papier toilette... et oui, on en trouve souvent).
2 - Lettres, photographies d'êtres chers, billets de banque (pour ma part, je n'en ai jamais trouvé : est-ce une légende ?), mèches de cheveux et autres trésors. Le livre devient
coffre-fort ; la lettre cachée, une seconde lecture ; la photographie, un temps de pause et de souvenirs. Oubliés dans le livre puisque nous les y retrouvons, ils ont sans doute perdu de
leur importance. Peut-être que tout simplement leur propriétaire a-t-il oublié où il les avait cachés.
- Coupures de journaux relatives à l'auteur ou à l'ouvrage en question. On reconnaît le lecteur consciencieux.
- Fleurs et feuilles séchées : le livre devient buvard et sert de presse, totalement détourné de son emploi premier.
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Comme beaucoup de mes collègues, je laisse les articles de journaux dans l'ouvrage qu'ils concernent et garde les plus beaux
marque-page, mais que faire du reste ?
Par respect, je ne me peux résoudre à jeter les photographies anciennes, comme si ainsi, je pouvais sauver de l'oubli - quelques années de plus du moins - , ces militaires,
jeunes mariés, bébés replets, étudiants souriants et communiantes concentrées.
Je possède une grande boîte où j'entasse pêle-mêle ces papiers divers, attendant un jour de pluie pour les trier et décider de leur sort.
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